Vendredi 13 décembre 2024
L’ENCYCLOPEDIE PRATIQUE DE LA FRANCHISE
foule de franchisés


 > Devenir franchiseur > Construire outils et modèle économique
leçon
10

Quelles sont les spécificités pour le business plan ?



Comme il est de coutume pour tout vrai projet d’entreprise, un business plan est indispensable. Dans le cas de la franchise, il doit notamment inclure l’intégration rapide de deux postes essentiels : le développeur et l’animateur.

Le franchiseur doit démontrer à travers son business plan que son activité est rentable. Il doit inclure, dès le lancement du réseau le coût du développement

Comme il est d’usage pour tout projet d’entreprise bien construit, un business plan doit synthétiser en une trentaine de pages la vision du candidat franchiseur pour son réseau. Ce document sera à la fois un outil de pilotage de sa future activité et un support de médiation pour convaincre des investisseurs (banques, business angels, etc.)

« Le franchiseur doit montrer, à travers un business plan, que son activité est rentable, en indiquant ce que sera son réseau dans 1 an, 3 ans, 5 ans et 10 ans, notamment en termes de nombre de points de vente. Les moyens nécessaires au lancement, c’est-à-dire les investissements et les ressources financières, dépendront de la vision du réseau. J’interviens en général en complément de l’expert-comptable choisi par la tête de réseau pour réaliser les parties développement et animation du business plan. Ces deux postes sont, au démarrage, le plus souvent occupés par le ou les franchiseurs, mais ces deux recrutements doivent être bien anticipés. Il y aura d’abord un développeur, qui se chargera également de la formation initiale et de l’animation. Puis, après 3 à 6 mois, un animateur à temps plein.
C’est pourquoi tout candidat franchiseur doit mesurer l’ampleur de la tâche qui l’attend, car c’est un job à plein temps durant au moins les deux premières années. On ne naît pas franchiseur, on le devient. Il faut aussi, quand c’est possible, sécuriser l’approvisionnement de ses franchisés, en créer un poste à la centrale d’achat. Quant au calcul du montant du droit d’entrée et des redevances, il se fait de manière plus tardive », précise Eric Luc, expert-comptable Fiducial.

Un développement en franchise coûte entre 60 000 et 200 000 € avant même les premières recettes (droit d’entrée, redevances).

Il existe plusieurs façons de réunir le capital nécessaire au lancement d’un réseau de franchise.

« Un développement en franchise coûte en général entre 60 000, pour un projet d’ampleur régionale, et 200 000 € sur les 18 premiers mois avant même que le premier euro de droit d’entrée. Le candidat franchiseur, s’il possède des réserves financières, peut créer une société avec un apport de capital et alors faire entrer un investisseur, et/ou réaliser une demande d’emprunt. Comme pour n’importe quel franchisé, il lui faudra un apport personnel pour ses besoins en fonds de roulement, car son cycle d’exploitation sera beaucoup plus long que pour une entreprise traditionnelle.
Une des principales erreurs est le manque de trésorerie pour atteindre le moment où les franchisés du réseau génèrent suffisamment de chiffre d’affaires et donc de royalties pour enclencher le cycle d’exploitation de manière sereine. Il faut en général prévoir deux ans. On ne doit surtout pas chercher à multiplier le nombre d’ouvertures au cours des premières années pour raccourcir le cycle d’exploitation », explique Eric Luc.

S’il manque des capitaux, l’association, fréquente dans le domaine de la franchise, reste une possibilité.

« Les associés doivent être complémentaires, et pas frères siamois. Ils doivent couvrir ensemble 5 domaines de compétence : technicité de l’activité de franchise, finances, gestion, commercial et management. Ce peut être des associés de travail, complémentaires dans les fonctions occupées au sein du réseau. Ou des associés financiers, et il faut, dans ce cas, prévoir les clauses de sortie pour les actionnaires. Il y a également, par la suite, la possibilité d’associer les principaux cadres du réseau à cette réussite à travers l’actionnariat de la franchise », ajoute Eric Luc.

François Simoneschi, rédacteur en chef de La Référence Franchise

CONSEIL D'EXPERT

Eric Luc (Fiducial)

« Le reporting réseau ne doit pas être une usine à gaz »

« La montée en puissance des premiers franchisés joue un rôle majeur dans l’atteinte du point d’équilibre de l’entreprise-franchiseur. Il est primordial d’installer d’emblée un reporting réseau.

Cet outil ne doit pas être une usine à gaz. Il doit contenir quatre données essentielles : les ventes – le chiffre d’affaires -, les achats – les charges -, le nombre d’heures payées - masse salariale -, et la trésorerie disponible. Il devient alors un véritable tableau de bord adaptés aux besoins du franchiseur, sans contenir d’éléments pouvant prêter à contestation comme les stocks, la démarque connue ou inconnue – pertes, déchets, etc. – la carte de fidélité, les primes de précarité CDD, les remises arrières des fournisseurs… »

S'IL NE FALLAIT
RETENIR
QUE 3 CHOSES
leçon n°10
  • Comme il est d’usage pour tout projet d’entreprise bien construit, un business plan doit synthétiser en une trentaine de pages la vision du candidat franchiseur pour son réseau. Ce document sera à la fois un outil de pilotage de sa future activité et un support de médiation pour convaincre des investisseurs.
  • Les postes de développeur et d’animateur sont, au démarrage, le plus souvent occupés par le ou les franchiseurs, mais ces deux recrutements doivent être bien anticipés..
  • Un développement en franchise coûte en général entre 60 000, pour un projet d’ampleur régionale, et 200 000 € sur les 18 premiers mois avant même que le premier euro de droit d’entrée.