Mardi 19 mars 2024
L’ENCYCLOPEDIE PRATIQUE DE LA FRANCHISE
foule de franchisés


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leçon
13

Quelles sont les principales causes de refus d'une demande d'emprunt ?



Marché peu porteur, manque de crédibilité du candidat entrepreneur, reste à vivre insuffisant, erreurs dans les plans de financement : il faut anticiper les causes majeures de refus d’un dossier de financement. Les facteurs-clés de succès sont également connus : une longue préparation de son dossier, une situation financière personnelle saine, un apport personnel cohérent et une vraie stratégie commerciale

Marché peu porteur, manque de crédibilité du candidat entrepreneur, reste à vivre insuffisant, erreurs dans les plans de financement : certaines causes de refus sont récurrentes pour les demandes d’emprunt.

« Il existent de nombreuses raisons au refus du banquier. Les plus courantes sont d’une part liées à un marché considéré comme non porteur au regard des statistiques nationales. D’autre part, le banquier n’accueille pas un porteur de projet, mais un futur chef d’entreprise. En effet, les modalités de financement ne sont qu’un élément de la relation, il s’agit de l’instauration d’un véritable partenariat qui implique des relations à long terme », relève Grégory Bénas, responsable BGE PaRIF des Hauts de Seine (réseau d’appui aux entrepreneurs).

« S’installer en franchise, c’est aussi pour gagner de l’argent. La structure entrepreneuriale doit permettre de dégager un restant à vivre suffisant par rapport à la situation personnelle du créateur, qui n’est pas toujours parfaitement prise en compte. On regarde le train de vie sur les dernières années pour estimer le revenu disponible, et parfois, le créateur pense pouvoir le diviser par deux du jour au lendemain…», ajoute Thomas Meli, responsable de la Prescription-Marché des Professionnels à la Société Générale.

« Il peut également exister des erreurs dans les plans de financement, avec des éléments majeurs qui n’ont pas été inclus : dépôt de garantie, loyers d’avance, besoin en fonds de roulement… Ou des incohérences : l’apport personnel n’est pas disponible - dépendant de la vente d’un bien immobilier ou d’un autre fonds de commerce -, insuffisant ou pas justifié », complète Jean-Philippe Deltour, co-fondateur de CreditRelax (conseil en financement professionnel).

Le candidat entrepreneur peut également refuser l’offre de la banque.

« Il y a des éléments différenciateurs dans un dossier de financement : taux d’emprunt, assurances souscrites, frais courants – comme la tenue du compte et les commissions de mouvements et de carte bleue, à négocier dès le départ -. Ou encore, la caution personnelle, presque toujours demandée par le banquier. Il s’agit là d’un engagement par écrit, précisant que si la société empruntrice n’honore plus ses engagements, la personne physique s’étant portée caution pourra être sollicitée pour le remboursement du crédit. La caution personnelle montre la motivation du porteur de projet face à un banquier qui n’est en aucun cas à considérer comme un associé !», rappelle Jean-Philippe Deltour.

Il existe d’incontournables clés du succès, d’autant plus aisément mises en place si le créateur d’entreprise est accompagné par un ou plusieurs professionnels (expert-comptable, etc.)

« Pour réussir une demande de financement, il faut une longue préparation de son dossier, une situation financière personnelle saine, un apport personnel cohérent et une vraie stratégie commerciale. Le dossier doit être maîtrisé par le porteur de projet : si ce dernier n’est pas capable d’expliquer de beaux tableaux, il perd en crédibilité et son projet ne sera pas financé. Enfin, le candidat entrepreneur doit montrer qu’il s’est bien entouré : avocat, expert-comptable, organisme d’accompagnement ou de prêt d’honneur…», indique Grégory Bénas.

François Simoneschi, rédacteur en chef de La Référence Franchise

CONSEIL D'EXPERT

Jean-Philippe Deltour (CréditRelax)

« Faire entrer un associé au capital, si nécessaire »

« Chaque projet, chaque dossier est unique. Mais il faut toujours faire preuve de psychologie dans l’accompagnement d’un créateur d’entreprise. Notamment lorsqu’il faut lui faire prendre conscience qu’il manque plusieurs dizaines de milliers d’euros en fonds propres à son projet pour convaincre le banquier.
La solution pour combler ce déficit peut consister à faire entrer un associé minoritaire au capital, un proche dans la majorité des cas, voire un associé complémentaire en termes de compétences, comme c’est parfois le cas dans la restauration. L’apport complémentaire peut être réalisé sous forme de don, formalisé par une lettre sur l’honneur et remboursable après la bonne fin de l’emprunt, ce qui aura l’avantage de ne pas être considéré comme un prêt par le banquier. »

S'IL NE FALLAIT
RETENIR
QUE 3 CHOSES
leçon n°13
  • La structure entrepreneuriale doit permettre de dégager un restant à vivre suffisant par rapport à la situation personnelle du créateur, qui n’est pas toujours parfaitement prise en compte.
  • Il y a des éléments différenciateurs dans un dossier de financement : taux d’emprunt, assurances souscrites, frais courants, caution personnelle.
  • Pour réussir une demande de financement, il faut une longue préparation de son dossier, une situation financière personnelle saine, un apport personnel cohérent et une vraie stratégie commerciale.