Outils de dialogue majeur entre un franchiseur et ses franchisés, les commissions de travail permettent, 3 à 5 fois par an, de faire remonter les bonnes pratiques observées sur le terrain avant de les diffuser à l’ensemble de l’enseigne.
Les commissions ou comités de travail (ou encore groupe projet) sont des réunions entre franchisés, animé par le franchiseur ou l’un de ses représentants, consacré à des thématiques touchant à l’opérationnel du point de vente.
Les commissions ou comités de travail (ou encore groupe projet) ont lieu 3 à 5 fois par an par thématiques, liées à l’opérationnel des franchisés : communication nationale, logistique, marketing, évolution du savoir-faire, informatique, produits, achats, ressources humaines... Elles comptent généralement une demi-douzaine de participants, élus par leurs pairs ou volontairement inscrit (généralement lors de la Convention Nationale) pour un ou deux ans, parfois sous condition d’ancienneté.
« Il faut participer à ces commissions en fonction de ses sensibilités et compétences, chaque franchisé pouvant faire bénéficier les autres de ses acquis dans d’autres secteurs. Le débat est mené par un représentant du franchiseur, sur un sujet bien défini à l’avance. Il faut donc venir avec des idées, des réflexions, et ne pas s’inscrire sans être motivé, car cela bloque la participation d’autres franchisés », rappelle Jacques Jaguin, franchisé La Mie Câline à Elbeuf.
« Il ne suffit pas de venir en commission de travail pour avoir son affiche avec nom et ville d’implantation. Il faut que le franchisé s’investisse dans ce moment de dialogue, même s’il prend du temps en dehors de son business pour participer à la vie du réseau. Son énergie doit se manifester positivement et être canalisée par le franchiseur », confirme Alexandra Robert, directrice associée de ResoAgency (cabinet de conseil aux réseaux).
Les méthodes de fonctionnement et d’animation des commissions de travail sont très variables d’un réseau à l’autre.
« Dans ce travail de proximité, on demande aux franchisés de solliciter leurs pairs pour préparer les commissions. Moins on fige les choses, mieux on répond à la dynamique du marché. Ainsi, selon les enjeux, on peut provoquer des réunions et demander aux franchisés de se rendre disponible pour l’enseigne, et ainsi repousser certaines décisions afin de coller à la réalité du moment. Il faut savoir rester dans l’interaction avec ses partenaires », remarque Alexandre Maizoué, directeur général de La Pataterie.
Dans les commissions de travail interviennent parfois des professionnels dans la thématique concernée, le franchiseur ne pouvant disposer en interne de compétences pointues sur chaque domaine.
« Dans la commission Communication à laquelle j’appartenais, une agence spécialisée dans l’audiovisuel nous conseillait la façon de faire de la publicité à la télévision, argumentant notamment sur le choix des chaînes en fonction de notre public de consommateurs, ou de cibler nos médias. Elle se rémunérait, sur une base très légère, sur les achats d’espaces », avance Christophe Cattoen, franchisé Cartridge World à Antony et Fontenay-aux-Roses.
Le modèle de travail dans la journée est la norme. Mais des initiatives intéressantes permettent de mêler convivialité et efficacité.
« Dans les instances de dialogue d’un réseau de franchise, il faut donner à la parole aux franchisés choisir sérieusement, des personnes constructives, triées sur le volet, en leur demandant de préparer en amont. Pour les commissions de travail, il faut les faire venir la veille, dîner ensemble, qu’ils ne pensent pas qu’à l’avion ou le train qu’ils doivent reprendre juste après la réunion. Le soir, on travaille, on ne formalise pas, et on met par écrit les idées le lendemain », suggère Emmanuel Jury, responsable du Pôle Développement Commerce chez Progressium.
« Il faut un minimum de maturité dans son activité pour intégrer une commission de travail. Il est d’abord nécessaire de développer son point de vente, avant d’apporter au réseau, même si l’on a parfois rapidement des expériences intéressantes à partager issues de la précédente vie professionnelle », signale Marie Lanoë, franchisée Temporis à Vannes.
Les réseaux organisent aussi des réunions régionales ou plénières, permettant des échanges d’expérience et de savoir-faire.
Les réseaux organisent aussi des réunions régionales ou plénières, permettant des échanges d’expérience et de savoir-faire à travers l’apport d’informations de l’enseigne : marché, nouveauté produits ou du concept, bilan… Ces rencontres informelles durent une journée et sont ouvertes aux franchisés d’une même zone géographique, en présence de l’animateur dédié du réseau.
« La commission de travail de travail est une instance consultative, avec un ordre du jour. Dans les réunions régionales, on communique des décisions et on dresse le bilan de réalisations. Le franchiseur se déplace alors en région avec une partie de ses équipes, notamment celles liées aux thématiques abordées, afin d’aller au contact de ses franchisés. Il peut ainsi recueillir et échanger en direct sur les messages forts qu’il apporte sur une marque qui vit et dont le contenu ne cesse de changer : nouveautés en termes de produits ou de services, changement dans le réseau, résultats d’une offre commerciale…», explique Mario Catena, directeur général des chocolats De Neuville.
Des évènements complémentaires d’envergure nationale, toujours destinés à maintenir le dialogue entre franchiseur et franchisés, peuvent également être instaurés.
« Nous organisons également des Universités de la Pataterie. Ces deux jours d’ateliers, durant lesquels le travail des commissions de travail est restitué, portent sur des thèmes d’actualité : « pilotage des ratios en temps de crise », « amélioration du système d’information ». Ils sont animés par des intervenants extérieurs au réseau, experts de la franchise ou du monde de l’entreprise », indique Alexandre Maizoué.
François Simoneschi, rédacteur en chef de La Référence Franchise
Sylvain Bartolomeu (Franchise Management)
« S’inscrire dans l’action »
« On observe encore un manque de préparation et d’organisation des franchiseurs pour les commissions ou comités de travail. Ces réunions sont certes bien joyeuses, mais sans canevas, ni structure, avec juste un ordre du jour. Or, pour que la remontée d’informations du réseau s’opère, il faut structurer les commissions avec une méthode de travail, définissant clairement les modalités de son fonctionnement et de son animation, afin de s’inscrire dans l’action. De plus, il faut instaurer un système de rotation et de mandat limité pour renouveler les franchisés membres des commissions. Et ne pas organiser de commissions avant que le réseau n’ait atteint la dizaine de franchisés, dont la préoccupation sera de faire du chiffre d’affaires au lancement de l’enseigne. »