Les aides publiques et privées sont précieuses pour permettre à un projet entrepreneurial de démarrer dans de bonnes conditions d’endettement. Leur fonctionnement doit être bien appréhendé pour les obtenir.
Il existe plusieurs milliers d’aides publiques à la création d’entreprise. Ces dispositifs ont été mis en place à l'initiative de l'Etat ou de collectivités locales. Ils prennent différentes formes : aides financières, allègements fiscaux, conseil, mise à disposition de charges sociales… Ces aides peuvent être liées à des secteurs d’activité particuliers, au lieu d’implantation de l’entreprise, ou encore au statut du candidat entrepreneur (demandeur d’emploi, etc.).
« Un de nos franchisés a déjà obtenu une subvention de 400 000 € de la part d’une région au motif de modernisation d’une zone par la construction de son hôtel. Soit près du tiers de son investissement total ! D’autres raisons peuvent être invoquées pour obtenir une aide publique à la création d’entreprise comme l’accessibilité du bâtiment aux Personnes à Mobilité Réduite. Certaines régions sont généreuses, d’autres ne le sont pas », explique Nathalie Fontaine, directrice de la franchise Akena.
Une mesure favorise particulièrement la création d’entreprise pour les chômeurs.
« Les candidats à la franchise qui sont demandeurs d’emploi peuvent bénéficier de l’intégralité de leurs indemnités chômage durant 18 mois, à condition de ne pas se verser de salaire durant cette période », ajoute Cyrille Laborde, responsable du développement du réseau franchise Ucar.
Des initiatives privées (associations, fondations, grandes entreprises…) permettent également à des créateurs d’entreprise de bénéficier d’une aide financière et/ou technique, soumise à conditions.
« Certaines grandes entreprises participent financièrement à la formation de leurs salariés licenciés – et ainsi, à la formation initiale d’un franchisé -, dans le cadre d’un plan de relance », précise Cyrille Laborde.
Différentes aides, publiques ou privées, peuvent être cumulées.
Pour financer le démarrage et les premières semaines de son activité, un créateur d’entreprise peut compléter ses fonds propres en mobilisant des moyens financiers d’origine publique et privée.
« Il peut en particulier obtenir du réseau France Initiative un prêt d’honneur sans intérêt, sans frais et sans demande de garantie, d’un montant 3 à 25000 €, selon sa capacité de remboursement. Ce prêt fait levier en encourageant la décision favorable d’une banque. Notre aide financière n’est accordée qu’après une approche très réaliste des besoins du candidat entrepreneur dans la perspective du développement de son affaire, et en l’aidant à mûrir son dossier de demande de financement », souligne Gyl Coppey, adjoint-délégué général à la fédération France Initiative.
Le candidat entrepreneur doit s’adresser à une plateforme comme France Initiative dès qu’il commence à disposer d’éléments suffisants pour constituer son plan de financement.
La plupart des plateformes France Initiative financent les projets de franchisés.
« Elles considèrent la franchise plutôt comme un atout, en raison de son taux d’échec inférieur à une création d’entreprise classique. Elles étudient, au cas par cas, l’autonomie réelle du franchisé vis-à-vis de son franchiseur, comment tous deux gagnent leur vie, quelles sont leurs stratégies respectives... Lors de l’échange, il faut rendre le concept de l’enseigne et le système de franchise perceptibles et acceptables par le financeur. Par exemple, en insistant moins sur le caractère novateur de son produit et davantage sur les performances de son concept sur son marché. Dès que l’on parle d’argent, il est nécessaire de déclencher la confiance chez son interlocuteur. Tout franchisé doit d’abord montrer qu’il s’est approprié son projet, ce qui est l’un des principes de bases de l’entrepreneuriat », insiste Gyl Coppey.
François SIMONESCHI
Rédacteur en chef La Référence Franchise
Auteur du « Guide complet de la franchise 2012 » (éditions L’Express)
«En obtenant un prêt d’honneur, tout créateur d’entreprise acquiert de la confiance »
« France Initiative est un réseau de proximité avec 239 associations implantées sur tout le territoire français, s’appuyant sur 700 techniciens salariés et 15 000 bénévoles. Nous apportons aux créateurs d’entreprise notre importante connaissance du tissu économique local et une garantie de qualité des services grâce à l’application de la norme métier AFAQ. En 2010, 45 000 porteurs de projets ont été accueillis, et 17 000 entreprises ont été financées pour un montant global de166 millions d’euros de prêts d’honneur et 965 millions de prêts bancaires. Un technicien de notre réseau travaille le business plan avec le créateur d’entreprise, lequel présente ensuite en personne son entreprise devant un comité d’agrément. Pour la première fois, le futur chef d’entreprise teste le réalisme de son projet devant des professionnels dans un contexte amical, mais jamais naïf. Tout ceci est gratuit. En acquérant un prêt d’honneur, tout créateur d’entreprise acquiert de la confiance : confiance donnée lors du comité d’agrément, qui renforce la confiance en lui-même et en son projet, et multiplie ses chances de gagner la confiance de la banque. »