Les franchiseurs communiquent sur tous types de médias pour valoriser les atouts de leur concept dans une ambiance forcément positive, qui peut engendrer une confiance excessive de la part du candidat entrepreneur. D’où l’importance de vérifier la véracité de ces informations grâce à des sites impartiaux comme Societe.com, Legifrance.gouv.fr ou Inpi.fr.
Il ne faut toutefois jamais perdre de vue que les contenus de ces fiches de description d’une enseigne, sur quelque site que ce soit, entrent dans une stratégie de communication des franchiseurs. Ils peuvent donc engendrer une confiance excessive, voire préjudiciable. Restez donc vigilant quant à la vision scrupuleusement positive véhiculée par ces fiches, et mener toujours votre propre enquête pour corroborer ces informations.
« Un site gratuit comme societe.com permet en quelques clics d’obtenir de précieux renseignements sur n’importe quel franchiseur, en effectuant une recherche par le biais du nom des dirigeants. Par exemple, l’évolution des bilans antérieurs du siège de l’enseigne. Ou encore, les modalités de fonctionnement du franchiseur et des autres structures dans lesquelles il possède des participations, qui peuvent être riches d'enseignements. Ce contrôle de la solidité d’une entreprise peut s’effectuer avec l’aide d’un expert-comptable. Tout candidat entrepreneur doit savoir qu’en cas de conflit ultérieur avec une enseigne, il peut retenir, contre le franchiseur toute information présente sur la fiche de présentation de son concept », explique Valérie Meyer, fondatrice-associée du cabinet Meyer-Sagnier et Cavard.
Cette investigation peut se poursuivre sur ce type de site Internet d’informations sur les sociétés de différentes façons.
« En une demi-heure de temps, on peut aussi regarder les comptes de résultats réels des entreprises franchisées d’un réseau, à comparer avec les chiffres d’affaire moyens après deux ans indiqués sur la fiche commerciale. Si les comptes ne sont pas déposés sur le site, c’est mauvais signe, car c’est une obligation légale. D’autre part, on peut également constater si des entreprises du réseau ont été radiées, sont en liquidation judiciaire, même s’il faut toujours en comprendre les raisons. Cela permet de prendre la température d’un réseau sans rien coûter…», reprend Valérie Meyer.
L’entreprise du franchiseur peut se porter très bien, et ses franchisés allaient très mal…
Le site Legifrance.gouv.fr est un moteur de recherche neutre et intéressant sur toutes les décisions de justice.
« Même s’il faut savoir analyser ce genre d’informations, on a accès à l’ensemble de la jurisprudence judiciaire, et donc à toutes les décisions concernant une enseigne en tapant le nom de la franchise et celui de son dirigeant. Il faut notamment s’intéresser aux cas pour lesquels les franchisés sont allés jusqu’en Cour de Cassation », souligne Valérie Meyer.
Une enseigne condamnée n’est pas forcément une enseigne condamnable. En revanche, il faut sérieusement s’interroger lorsque des décisions en cascade concernent un même réseau…
« Dans le cas d’un concept étranger, le site Inpi.fr permet aussi d’établir un lien entre le détenteur de la marque et la société qui développe la franchise sur le territoire national. Cela n’a pas toujours été le cas dans le passé…», insiste Valérie Meyer.
Si vous êtes déterminé à vous implanter dans une ville ou un quartier particulier, vérifiez que le choix de commerce n’est pas à saturation dans ce lieu.
Dans certains quartiers ou ville, des types de commerces sont implantés en très grand nombre, comme les agences immobilières à Vincennes en banlieue parisienne, sans forcément offrir une réelle surface d’affaire ou une rentabilité suffisante malgré la qualité du concept du franchiseur.
« Si le candidat entrepreneur est déterminé sur une agglomération ou un quartier particulier, il peut se renseigner auprès des collectivités locales, et notamment auprès du manager de centre-ville. Les collectivités ont la responsabilité de leurs administrés et commerçants, et peuvent communiquer des éléments pour aider à choisir un emplacement correspondant le mieux au projet. Voire préciser, quelles sont les enseignes recherchées par la mairie », note Valérie Meyer.
François SIMONESCHI
Rédacteur en chef La Référence Franchise
Auteur du « Guide complet de la franchise 2012 » (éditions L’Express)
« Le candidat entrepreneur doit jouer au client-mystère dans les enseignes qu’il a sélectionnées »
« Un très bon moyen de vérifier la qualité d’un concept est de se comporter comme un consommateur, et d’étudier ce que l’on ressent, parfois s’y rendant dans un environnement familial.
Le candidat entrepreneur doit ainsi jouer au client-mystère dans les toutes dernières enseignes qu’il a sélectionnées sur Internet. Il pourra observer l’ensemble du savoir-faire d’un franchiseur à travers divers détails : la gestion du flux de clientèle, la réaction du commerçant dans le cas d’une réclamation « client », la présentation de la boutique, la qualité du produit et des services…
S’il le peut, il doit le vérifier dans des magasins différents pour déterminer si le concept est bien formaté et appliqué. »