Tout candidat à la franchise doit déterminer s’il saura faire preuve d’un « esprit réseau », nécessaire pour s’intégrer au sein d’une enseigne.
Cet esprit réseau se manifeste d’abord du franchisé vers le franchiseur.
« Un franchisé fera remonter les dysfonctionnements et les bonnes pratiques d’un point de vente, tout comme les réactions des consommateurs et de ses collaborateurs sur le concept. Il devra exprimer positivement des critiques, qui ne seront d’ailleurs jamais communiquées en extérieur », éclaire Laurent Delafontaine, cofondateur du cabinet de conseil Axe Réseaux.
Tout franchiseur met en place des outils de dialogue tels que les commissions de travail, les réunions régionales et la Convention Nationale pour favoriser ces échanges, dans le but d’améliorer son concept face à la concurrence et de faire progresser son enseigne.
Echange de conseils, intervention directe, besoin de se remonter le moral, remise en question de son travail : un franchisé sollicite plus facilement d’abord les autres franchisés de l’enseigne que son franchiseur.
« Au sein d’un réseau, les franchisés partagent entre eux leurs problèmes afin de trouver les meilleures solutions pour les résoudre. Cela fonctionne notamment pour les nouveaux entrants, cherchant une information qui leur manque auprès des plus anciens. Les franchisés comparent aussi entre eux leurs actions et leurs résultats pour optimiser tel ou tel poste.», explique Laurent Delafontaine.
L’effet réseau doit également être ressenti par le client de l’enseigne.
« L’esprit réseau, c’est aussi garantir un produit que le franchisé n’a pas lui-même vendu, en secourant un client de l’enseigne à 800 kilomètre du lieu d’achat d’origine. Dans certaines activités, il y a même possibilité de collaborer entre franchisés, comme dans l’immobilier avec le fichier commun des biens à vendre », ajoute Hubert Bensoussan, fondateur du cabinet d’avocats Bensoussan.
Certains franchisés n’hésitent pas à donner un coup de main, voire à remplacer l’un de leurs pairs en difficulté ou malade durant quelques jours.
Le rôle du franchiseur est d’organiser la vie du réseau : convention, réunions régionales, newsletter, intranet, forum…
« Un franchiseur doit constamment alimenter son concept en valeur ajoutée afin de pouvoir proposer les meilleurs plans d’actions et stratégies à ses partenaires franchisés. Il doit absolument créer des outils de reporting permettant à chaque franchisé de connaître ses performances et ses marges de progression par rapport à ses pairs, pour leur permettre de déterminer où gagner en rentabilité», affirme Laurent Delafontaine.
François SIMONESCHI
Rédacteur en chef La Référence Franchise
Auteur du « Guide complet de la franchise 2012 » (éditions L’Express)
Julien Vitali, responsable du pôle franchise et commerce associé de la Caisse d’Epargne
« Faire la part entre l’intérêt individuel et l’intérêt suprême du réseau »
« Etre franchisé, c’est savoir recevoir et donner, et faire la part entre l’intérêt individuel et l’intérêt suprême du réseau. C’est participer aux rencontres du réseau, respecter scrupuleusement le manuel opératoire du franchiseur, être en capacité d’enrichir le concept. De son côté, le franchiseur doit donner l’occasion au franchisé de comprendre ce qu’il réalise pour son réseau et quelles sont ses préoccupations en l’invitant quelques jours au siège.
Le franchisé connaîtra alors le fonctionnement de l’organe central qui l’accompagne au quotidien dans son point de vente et la mécanique du réseau. Il percevra par exemple que, dans l’intérêt supérieur du réseau, son problème de vitrine dans son point de vente est moins important que d’autres urgences. Les franchisés qui auront ces dispositions pour l’intérêt commun du réseau s’apercevront qu’au sein d’une franchise, plus on donne, plus on reçoit »