Mardi 19 mars 2024
L’ENCYCLOPEDIE PRATIQUE DE LA FRANCHISE
foule de franchisés


 > Devenir franchisé > Choisir la franchise
leçon
6

Quelles sont les différences majeures entre créer son entreprise en franchise et dans le commerce associé ?



Les réseaux du commerce associé représentent 26% du commerce de détail, comptent 39 000 points de vente et sont constitués en moyenne de 315 patrons indépendants adhérents. Ils proposent un statut différent de la franchise aux candidats entrepreneurs : devenir associé du réseau.

Les groupements du commerce associé sont fondés sur une relation entre des magasins qui ont choisi de travailler ensemble.

La franchise est fondée sur une relation entre une tête de réseau et des magasins. Un franchiseur met à disposition de ses franchisés une marque, un savoir-faire et un accompagnement, en échange d’un respect du concept et de royalties.

Dans le Commerce Associé, la relation s’est directement organisée entre les propriétaires des magasins qui, ensemble, ont créé leur propre réseau et développer leur concept et leurs outils.

« Historiquement, les groupements du Commerce Associé sont nés de la volonté de propriétaires de points de vente de rester à la fois indépendants et non isolés. Ils avaient compris qu’ensemble ils seraient plus forts et plus performants que seuls. Ils se sont donc regroupés pour s’organiser et pour mutualiser un certain nombre d’actions qu’auparavant ils réalisaient indépendamment les uns des autres. Pour ce faire, ils ont créé une structure centrale communément appelée « groupement » et qui  le plus souvent revêt la forme coopérative. C’est au sein de cette structure centrale qu’ont été mutualisée les activités d’achats dans un premier temps, puis qu’ont été développés les concepts et l’enseigne, la communication ainsi que tous les outils d’accompagnement à la gestion et à l’exploitation des points de vente », indique Alexandra Bouthelier, déléguée-générale de la Fédération des enseignes du Commerce Associé (FCA).

Certains groupements existent depuis plus d’un siècle.

« Il n’y a pas d’opposition entre franchises et groupements, avec des modes de développement proches, mais qui répondent à des états d’esprit différents pour l’entrepreneur indépendant », signale Martin Le Pechon, avocat.

Un état d’esprit qui influera sur son quotidien d’entrepreneur.

« Appui commercial, aides à la vente, garantie sur ses achats… l’entrepreneur indépendant doit se demander ce qu’il recherche et pourra obtenir de son réseau », ajoute Jean-Pierre Gouzy, expert-comptable.

Les groupements du commerce associé ont mis en place des règles de fonctionnement ainsi qu’une structure organisant cette œuvre collective. 

« Pour fluidifier leur fonctionnement, les groupements du Commerce Associé ont ainsi édicté les modalités de vie en commun, c’est-à-dire d’organisation de la collectivité. Et notamment, les règles d’échange avec leur « outil »tête de réseau : montant d’acquisition des parts sociales, contrat d’enseigne pour préserver le droit à l’image et l’homogénéité du réseau…», explique Alexandra Bouthelier.

Ces groupements ont aussi mis en place une structure pour organiser cette œuvre collective, laquelle est dirigée par des salariés permanents qui en réfèrent à un Conseil d’Administration composé exclusivement de patrons indépendants adhérents du groupement.

« Cette structure n’a qu’un seul et unique objet : créer les outils et moyens nécessaires exclusivement pour optimiser la performance dans les points de vente, à travers le merchandising, une centrale d’achat… L’actionnaire et le client de cette structure sont les mêmes : c’est ce qui caractérise notamment le Commerce Associé. Quant au Conseil d’Administration, il décide et valide l’ensemble des politiques et stratégies du réseau, lesquelles sont soumises au vote à leur majorité à l’ensemble du réseau lui-même en Assemblée générale », reprend Alexandra Bouthelier.

Tout patron indépendant d’un groupement détient une participation au capital de la tête de réseau, sur un principe d’égalité entre les membres de l’enseigne.

Adhérer à un groupement du commerce associé est un choix davantage responsabilisant un entrepreneur indépendant.

En effet, « l’adhérent d’un groupement participe à la politique commerciale et stratégique du réseau. Il est détenteur d’une participation au capital de la tête de réseau, selon le principe 1 homme = 1 voix dans un groupement coopératif. Il existe également des groupements non-coopératifs dans lesquels les membres n’ont pas tous le même poids. L’entrepreneur peut ainsi s’investir  dans les organes internes de la vie du réseau, tels que les comités de travail, qui permettent aux membres du groupement de s’exprimer. Il joue ainsi un rôle sur la sélection des candidats ou des fournisseurs, sur les modes de communication…», rappelle Martin Le Péchon.

Dans le cas majoritaire des groupements coopératifs, la décision finale est toujours validée chaque année au cours d’un vote par l’ensemble des associés en Assemblée Générale : validation des comptes, vote du budget et des cotisations, grandes orientations stratégiques…

« A tous les niveaux, et sur tous les métiers - achat, marketing, communication, direction, back-office… -, il y a travail collaboratif entre permanents de la structure et adhérents du réseau qui réfléchissent et élaborent des solutions présentées au Conseil d’Administration. Notre modèle économique s’appuie sur des principes forts : indépendance, partage, solidarité, implication, démocratie, mutualisation », précise Alexandra Bouthelier.

François SIMONESCHI
Rédacteur en chef La Référence Franchise
Auteur du « Guide complet de la franchise 2012 » (éditions L’Express)

Alexandra Bouthelier
CONSEIL D'EXPERT
Alexandra Bouthelier,, déléguée-générale de la Fédération des enseignes du Commerce Associé (FCA)

« Toute adhésion est intuitu personae »

« Intégrer un groupement du Commerce Associé commence par une première relation avec le directeur du développement afin de positionner le dossier de candidature et affiner le modèle économique du point de vente. Le candidat entrepreneur passe ensuite devant une commission d’agrément, composée en général de quelques permanents de la structure et des adhérents du réseau. Il faudra valider la nature du projet entrepreneurial, la viabilité et la pertinence du point de vente, ainsi que la personnalité de l’individu qui souhaite entrer. On recherche plus un profil d’entrepreneur que d’investisseur, toute adhésion étant intuitu personae. C’est le Conseil d’Administration qui entérine, in fine, toute nouvelle adhésion pour une durée indéterminée.

En 2011, les entrants dans le Commerce Associé étaient pour 23% des enfants d’adhérents, pour 30% des anciens salariés du groupement, et pour 17% des salariés d’enseignes concurrentes ou des fournisseurs du réseau.  On a compté autant de créations de point de vente, que de transmissions d’affaires et d’adhésions de magasins déjà existants, soit environ 800 pour chaque cas. »

S'IL NE FALLAIT
RETENIR
QUE 3 CHOSES
leçon n°6
  • Un entrepreneur indépendant dispose d’un statut différent au sein du commerce associé qu’en franchise. 
  • Les groupements du commerce associé, comme les franchises, ont mutualisé des moyens pour optimiser la performance en point de vente. Avec une différence majeure : ils sont à la fois actionnaires et client de la structure organisant la vie du réseau.
  • Détenteur d’une participation au capital de la tête de réseau, un entrepreneur adhérent du commerce associé participe à la politique commerciale et stratégique du réseau. Il vote toutes les décisions du réseau et peut même contribuer à leur élaboration.